mercredi 13 février 2008

Réflexions sur la solitude.


La difficulté dans la solitude ce n’est pas tant le manque des autres, c’est l’omniprésence de soi.

Pour vivre sereinement la solitude il est indispensable de s’entendre avec soi-même et de s’accepter tel que l’on est. Ce n’est pas une circonstance qui s’acquiert d’emblée. Nous sommes souvent très exigeants à l’égard de nous-mêmes et acceptons difficilement nos manques. Pourtant il est bien connu que nul n’est parfait et qu’il est donc normal d’avoir des inaptitudes. Certaines peuvent se corriger et il faut s’y atteler, mais d’autres de nature plus physiologique nous accompagneront la vie entière. Elle peuvent être de toute nature : restreindre nos capacités intellectuelles, handicaper notre potentiel physique, etc, etc. Peu importe leur nature et leur degré. Leur identification est une première nécessité. L’acceptation sereine de leur réalité en est une deuxième. Une grande humilité s’avère indispensable sachant que si on aime la perfection on ne peut néanmoins pas l’acquérir dans tout. Il faut le savoir et en être pénétré.
Quelque soient les restrictions constatées il faut arriver à faire la paix avec soi. Cela s’impose d’autant plus impérieusement si les imperfections s’avèrent incorrigibles. Je cite un exemple personnel : j’aurais aimé être pianiste, mais mes mains présentent un défaut de motricité musculaire. Il a donc fallu que j’en déduise qu’il ne m’était pas possible de rencontrer mon souhait et qu’il valait mieux me contenter de ce que mes mains pouvaient par ailleurs accomplir de bien. Depuis j’ai rangé mon désir d’être interprète musical et je me suis déchargé d’un problème dont l’insolubilité aurait assombri ma vie entière.

Ainsi, j’ai accepté de ne pas être celui que j’espérais être et j’ai, en toute connaissance de cause, préféré espérer être celui que je pouvais être. Cela m’a mis à l’abri des tentions intérieures et l’harmonie interne nouvellement établie fut un grand pas dans l’acceptation de qui j’étais. Progressivement je me suis senti bien au fond de moi et j’ai trouvé un plaisir d’être. La solitude n’avait plus rien de déplaisant, je m’entendais bien avec moi et vivais cet état dans un dialogue intérieur complètement apaisé.

Il est bon de s’aimer, de se savoir volontaire, capable de gravir le chemin que l’on s’est choisi. Capable de s’offrir la fierté de pouvoir penser du bien de soi. Certes il m’arrive de regretter d’être seul, d’aimer la présence d’un être cher, mais c’est lui qui me manque et ce n’est pas moi-même qui suis de trop.