lundi 17 mars 2008

Réflexions sur des idées reçues.

La plus part des architectes qui ont élaboré un bateau pour des régions polaires ont copié une caractéristique du Fram, le navire avec lequel le navigateur norvégien Fridjof Nansen s’est rapproché plus près du Pôle Nord que ne l’avait fait aucune personne avant lui.

Le fram avait une coque large très arrondie afin que la pression des glaces sur les flancs du navire diminue son tirant d’eau de façon à rapprocher la zone de tension de la quille, endroit le plus solide et ainsi éviter l’écrasement éventuel du navire.

Le plan de Nansen était de se faire prendre par les glaces au large de la Sibérie et de se laisser dériver en direction du Pôle. Nansen avait donc le choix du lieu et des circonstances de sa prise dans la banquise.
De plus son navire n’était pas, dans sa destination principale, construit pour se déplacer en naviguant.

En croyant aux caractéristiques judicieuses du Fram l’architecte suppose erronément que la banquise se situe à hauteur des arrondis de la coque et que la poussée vers le haut qui résulte de la pression sur les flancs est une conséquence constante.

Celui qui connaît la banquise sait que ce n’est pas le cas et que souvent la hauteur des glaces dépasse celle du franc-bord du navire avec comme conséquence qu’aucune poussée vers le haut ne se manifeste alors que la pression se concentre à l’endroit le plus vulnérable.

Dans une conception saine, les besoins d’un bateau adapté pour la navigation dans les glaces peuvent se résumer de la façon suivante.
Pour faciliter la progression dans la banquise, il ne peut pas être large.
Il a besoin d’avoir une hélice de propulsion protégée des glaces de surface par une immersion profonde.
La capacité de briser la glace est déterminée par la surface de portance. Elle doit être aussi faible que permise.

Toutes les caractéristiques du Fram vont à l’encontre de ces besoins. On constate ainsi que l’idée reçue est responsable de la construction de bateaux peu propices à la navigation à laquelle ils étaient destinés. Une fois de plus, le manque de connaissances est source d’erreurs.

Une autre idée reçue concerne la houle du Pacifique Sud dont la puissance et l’amplitude s’expliquerait par le fait qu’aucun obstacle terrestre ne freine sa progression. C’est évidemment une mauvaise raison.

La houle est tributaire du vent qui lui imprime sa direction et sa puissance. Sur le trajet de l’onde se rencontrent des zones de calmes et de vents de direction variables.

La direction de la houle varie ainsi de façon concordante et détruit l’idée reçue de vagues stables dans leur direction et dans leur force.

J’ai, comme d’autres, doublé parfois le cap Horn par une mer plate. Preuve du caractère localisé de la houle. C’est vrai que la houle peut-être immense, le vent aussi et c’est, tout simplement ce qui unit l’un à l’autre.

Et puis n'oublions pas l'origine du nom donné à l'océan. Magellan l'a nommé PACIFIQUE parce que le jour de sa découverte le plan d'eau était parfaitement lisse et en parfait accord avec les conditions d'une météo clémente et peu venteuse.

Si malgré tout vous restez dubitatif : consultez les Pilot Charts !

Willy de Roos.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Willy,
Tu n'expliques pas comment la banquise se forme. L'eau commence-t-elle a se transformer en glace par le haut ou par le bas ?
Amitiés
Jean S (Pampero IV BRYC)