mercredi 27 février 2008

Réflexions sur la fin de la vie.


La proximité de la mort et le souvenir de son vécu, c’est ce qui me reste de plus précieux après le Passage du Nord-Ouest. Aujourd’hui encore, plus de 30 ans après, je conserve encore toujours, en évoquant intérieurement ma mort, l’apaisante sérénité, ressentie alors que j’entrevoyais mon décès possible dans l’océan polaire.

C’est là, où, conscient de la proximité de la fin, l’importance du jugement porté sur ma vie passée m’est apparue primordiale. En vivant ce que je croyais être mes derniers instants, j’ai clairement compris : que mon décès pouvait anéantir seulement mon existence physique. L’esprit n’est plus lucide au moment où il bascule dans le coma et les dernières pensées, ultimes lueurs de la conscience, se projettent comme éternelles dans l’au-delà.

Cette découverte a eu pour moi une importance capitale, car elle m’a démontré l’importance des dernières pensées, de l’état d’esprit dans lequel se déroule l’ultime confrontation avec le moi intérieur. Si l’on n’a rien à se reprocher, on meurt content de sa personne et cette satisfaction à laquelle rien ne met consciemment fin, devient conséquemment éternelle.
Pour un croyant c’est l’accès au ciel. Par contre, de même, les regrets de celui qui ne se juge pas favorablement se figeront dans l’éternité et cela figurera la descente aux enfers.

Ainsi m’a été démontrée la primauté de la vie. C’est au cours de celle-ci que se prépare l’instant où l’on prend congé de l’existence. Le croyant remarquera que j’ai vécu en réalité l’immortalité de l’âme et une image plausible du ciel et de l’enfer.

Au cours de ma détresse j’ai pu me tirer d’affaire dès que j’ai été convaincu que mes derniers instants seraient restés ceux du bonheur de ne pas flancher et de poursuivre la lutte jusqu’au bout. La concordance entre les aspirations de l’âme et la réponse volontariste du corps a engendré une exaltation libérant entièrement le potentiel physique restant et c’est cet apport d’énergie nouvellement disponible qui m’a finalement permis de survivre.

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