vendredi 29 février 2008

Ma dernière expédition.

Ma dernière expédition organisée à l’occasion de 500ème anniversaire de la découverte des Amériques a débutée en 1986.

L’idée de suivre le sillage des marins découvreurs du 16ème m’était venue tout naturellement. Au cours de mes expéditions précédentes, je m’étais trouvé plusieurs fois dans des eaux peu connues, sommairement cartographiées, et mes préoccupations avaient alors, par la force des choses, rejoint celles des navigateurs qui avaient exploré jadis des côtes inconnues, sans cartes et sans grands moyens techniques, mais pas nécessairement avec moins d’aptitudes.

Je me suis demandé ce qu’aurait pu être leur façon d’aborder l’inconnu. Cette envie de savoir m’a conduit à étudier les navigations d’antan et je ne cache pas qu’il en est résulté une grande estime pour les marins du 16ème siècle et de façon plus générale, pour l’immense travail des astronomes, géographes et autres qui ont fourni aux navigateurs de l’époque, les moyens d’élaborer une stratégie, une direction à suivre, et la possibilité théorique de se situer géographiquement au cours de la traversée.

Le fait de commémorer en 1992, le 500ème anniversaire de la découverte européenne des Amériques, fut un stimulant dans mes études et c’est ainsi que, délaissant un peu les voyages de Christophe Colomb, trop faciles à refaire aujourd’hui, je me suis intéressé plus particulièrement aux expéditions de Magellan, Ulloa, Ojeda, Ladrillero, Sarmiento de Gamboa et autres découvreurs de l’extrême Sud Américain

L’envie d’illustrer ces épopées qui nous ont finalement fait connaître le Monde, par un film tourné exactement là où eut lieu l’action, démontre à quel point j’ai été passionné par ces aventures menées avec une détermination et une générosité dans l’effort répété jour après jour jusqu'à la réussite ou le naufrage.

Le tournage de ce film, dont la réalisation fut rendue difficile par les dures conditions climatiques des régions australes à suscité en moi l’enthousiasme que j’ai éprouvé tout au long du tournage pour le courage de ces grands marins.

En suivant la route exacte des découvreurs, j’ai dû, tout comme eux, arriver sur des côtes peu cartographiées, poussé par la houle du large, tributaire d’une brusque saute de vent, anxieux, les sens en éveil, guettant la moindre décoloration de l’eau et craignant le moindre brisant. Tout comme mes prédécesseurs, je me suis senti souvent petit face à la force des éléments et, plus d’une fois, j’ai cru ma vie entre les seules mains de la providence.

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